La Silicon Valley Bank (SVB), l'une des principales banques des start-ups et des entreprises de technologie, a récemment connu une chute importante. Peut-être connue du grand public, la SVB est devenue 16e banque américaine par la taille des actifs.
Basée à Santa Clara (Californie), Silicon Valley Bank était spécialisée dans le secteur technologique, faisant principalement affaire avec des clients bénéficiant des fonds de sociétés de capital-risque ou de capital-investissement. Une "niche" confortable lorsque la Tech fonctionne et progresse, mais risquée en raison du manque de diversification des financements. Or, fragilisées par la hausse des taux d'intérêt et les remous de la Tech ces derniers mois, ces sociétés ont soudainement eu besoin de retirer de l'argent. Pour faire face à ces retraits, SVB a eu besoin de liquidités dont elle ne disposait pas. La banque a donc cherché à lever rapidement du capital, sans y parvenir.
Ces difficultés ont très vite inquiété les marchés, du jamais vu depuis le krach boursier de 2008. L'établissement a ainsi perdu 60% à la Bourse de New-York jeudi 9 mars 2023. Le vendredi 10 mars, les autorités américaines ont suspendu le titre de la Silicon Valley Bank (SVB). Sa gestion a été confiée à l'agence américains chargée de garantir les dépôts (FDIC), l'organisme chargé de la garantie des dépôts aux Etats-Unis, comme administrateur judiciaire. Cette décision a été justifiée par le "manque de liquidités et son insolvabilité" de SVB.
L'effondrement choquant de la Silicon Valley Bank (SVB) et l'intervention rapide des régulateurs américains ont ainsi provoqué un léger vent de panique sur les marchés.
Les marchés boursiers ont chuté aux Etats-Unis et en Europe. A Paris, le CAC 40 a chuté de 2,90%. A Londres, le FTSE 100 a chuté de 2,58% et à Francfort, le DAX a chuté de 3,04%.
Il convient de noter que la Silicon Valley Bank est une banque américaine et n'est donc pas directement liée aux marchés financiers européens. Cependant, en tant que banque spécialisée dans les start-ups et les entreprises de technologie, la SVB est souvent considérée comme un indicateur de la santé du secteur technologique aux Etats-Unis et dans le monde entier.
Après l'effondrement à la Bourse du Crédit Suisse, mercredi 15 mars, nombreux sont ceux à s'inquiéter d'un risque de contagion sur les banques françaises. La Banque centrale suisse a dû intervenir et prêter 50 milliards d'euros au Crédit Suisse pour éviter sa faillite, qui en entraînerait d'autres.
Les investisseurs ont pu craindre un risque de contagion au secteur bancaire Français. Toutefois, le ministre de l'économie Bruno Le Maire a tenu à les rassurer : "Je ne vois pas de risque de contagion, il n'y a pas d'alerte spécifique sur le secteur bancaire français".
De même, l'action rapide de la Réserve fédérale et du gouvernement américain envoie un message fort et très positif à certains experts. Cette dernière offrait une couverture supplémentaire à l'assurance-dépôts légale. Pour l'expert Stephan Willems, cette intervention était nécessaire pour réduire le risque systémique.
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