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Comment protéger les biens du mineur en cas de décès des parents ?


Famille de 5 personnes sur la plage

Dans le contexte de la gestion du patrimoine familial, la question de la protection des enfants mineurs en cas de décès des parents revêt une importance capitale. Bien entendu, la sécurité et le bien-être de l'enfant sont au cœur des préoccupations, mais il est tout aussi crucial de garantir une gestion adéquate de ses avoirs et biens en pareille circonstance.


Cadre légal de la gestion patrimoniale en cas de décès des parents

 

La législation encadre cette situation de manière précise :

 

Si l'un des parents venait à décéder, c'est naturellement le parent survivant qui assumera seul la gestion légale des biens de l'enfant. Il disposera ainsi du pouvoir de prendre des décisions administratives courantes ainsi que des décisions qui affectent le patrimoine du mineur, sous réserve de certaines formalités nécessitant l'approbation du tribunal des tutelles. De plus, il bénéficiera du droit de jouissance légale sur les biens de l'enfant de moins de 16 ans, lui permettant de percevoir les revenus pour subvenir à ses besoins. En cas de surplus, ces revenus resteront à la disposition du parent survivant.

 

Cependant, si les deux parents venaient à décéder, une tutelle serait automatiquement instituée. Le tuteur serait alors désigné par le conseil de famille et aurait pour responsabilité de gérer les biens du mineur. Contrairement au parent survivant, il ne bénéficierait pas du droit de jouissance légale.


Stratégies d’anticipation pour une gestion optimale du patrimoine

 

Ces dispositions légales, bien que prévues pour assurer la protection des enfants, peuvent ne pas correspondre aux préférences des parents dans certains cas, notamment en cas de désaccord entre eux ou si le patrimoine familial est complexe et nécessite une gestion particulière.

 

Pour anticiper efficacement ces situations et garantir une gestion appropriée du patrimoine destiné à l'enfant, différentes stratégies peuvent être envisagées :

 

  1. Désigner un tiers administrateur : Si l'un des parents craint que le parent survivant ne soit pas apte à gérer efficacement les biens de l'enfant ou s'il souhaite simplement soulager ce dernier de cette responsabilité, il peut léguer ses biens à l'enfant mineur sous la condition que leur administration soit confiée à un tiers. Cette désignation peut être effectuée par testament ou dans la clause bénéficiaire d'une assurance-vie, sans nécessiter l'approbation du tribunal. Cette mesure écarte l'administration légale du parent survivant et lui retire son droit de jouissance légale. Il est conseillé de prévoir un administrateur de remplacement en cas d'incapacité ou de refus de la personne désignée initialement.

  2. Désigner un tuteur testamentaire : En l'absence de dispositions préalables, la gestion des biens de l'enfant reviendrait à un tiers désigné par le conseil de famille. Pour éviter cela, les parents peuvent anticiper en désignant un tuteur testamentaire, soit par testament soit par une déclaration spéciale devant notaire. Cette mesure permet de choisir la personne qui gérera les biens de l'enfant en cas de décès du parent survivant, écartant ainsi toute décision du conseil de famille. Contrairement au tiers administrateur, les pouvoirs du tuteur testamentaire ne peuvent être modifiés par les parents après leur décès.

 

La nomination de plusieurs tuteurs en ordre de priorité peut être recommandée pour pallier toute défaillance éventuelle du premier choix.

 

En conclusion, anticiper est essentiel pour assurer la protection et la bonne gestion du patrimoine destiné à un enfant mineur. Que ce soit en désignant un tiers administrateur pour anticiper le décès d'un parent, ou en choisissant un tuteur testamentaire pour anticiper celui des deux parents, ces mesures offrent une tranquillité d'esprit et une sécurité financière pour l'avenir de l'enfant.

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